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Epicurisme autour des muffins oeuf/Bacon

Julien Fournier

J’ai toujours pensé qu’une personne qui vous souhaite du bien ferait son possible pour vous rendre l’existence facile, en vous accompagnant un moment sur votre chemin de vie, ou en mettant sur votre passage du bacon frit. La gredine qui aspirait à me sustenter hier soir l’avait bien compris, en jouant parfaitement avec mes envies. La polissonne, aussi brune qu’une Guinness bien tirée, semblait avoir deviné mon appétence pour la poitrine de goret. Avait-elle une boule de cristal ou bien ma dégaine sentait-elle fort l’animal ?

La simplicité, dont j’aspirais à retrouver le goût depuis quelques temps, était au rendez-vous de ce souper engageant. Ainsi, mon hôte voulait me séduire par la sobriété bienfaisante et non la profusion meublante. La beauté d’une préparation ne réside t’elle pas dans ce que transpire la cantinière ? En tout cas, hier était présente la velléité du « bien faire ». Il y a des épisodes vrais, où se poser des questions serait abusif, alors que la table attend d’avoir modestement sous elle, vos pieds.

Ma restauratrice, élégante pèlerine d’Occitanie, chauffait la poêle avec la connaissance que le gras était pour moi idolâtrie. Il était certain que sa morphologie de roseau coquet ne supporterait pas longtemps ma présence dans son trente mètre carré. J’appréciais donc l’entorse à son comportement alimentaire pour me plaire. À peine la météo télévisée entamée, que la filoute décidait de faire suinter quelques tranches de lard fumé. Il faisait alors dans l’habitat une chaleur parfumée qui me réconfortait, contrairement à celle de chez Séphora qui me fait dégueuler. Nom d’une pipe en bois d’acajou, j’allais donc cajoler ma panse comme si avec elle, j’allais danser un slow sur la piste de danse.

Lorsque la locataire de cet appartement odorant me posait ensuite la question de ma digestion de l’œuf, je comprenais que la convocation serait adipeuse, et que j’avais le devoir de finir mon écuelle pour faire une heureuse. Heureusement que le midi j’avais uniquement croûté un burger… À la bonheur ! La donzelle me faisait alors savoir que la suggestion de la soirée allait très vite garnir notre petite tablée. Il était l’heure de poser mon fion de volaille sur son canapé et de sortir mon plus beau sourire de benêt. Que voyais-je débarquer ? Non pas des alliés mais de jolis muffins salés.

Quel plaisir de croquer dans un mets si peu consommé. La canaille me surprenait fabuleusement en me donner le droit de brichetonner ce classique américain, dont l’origine galloise est souvent oubliée. Si ma voisine jurait par ses couverts pour opérer ces crêpes épaisses, j’optais pour des autoritaires coups de canine en priant pour qu’aucunes tâches ne transparaissent. Mazette, le jaune coulait sur mes frites, tandis que le bacon prétendait se faire la malle comme dans prison break. Reviens ici l’ami, je vais t’aspirer comme un Dyson sous garantie.

Mon assiette terminée, j’avais encore assez d’appétit pour remercier mon rencard fait d’humilité. Certes, nous venions de consommer une tranche de vie classique et accessible, mais tellement spontanée qu’elle se transformait en épisode fortuné. Finalement, que ferions-nous sans quelques frites, le fruit d’une poule, des rondelles de cochonnaille et une présence qui sincèrement vous ravitaille ?

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