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Epicurisme autour d’un changement de vie

Julien Fournier

Outre le fait de se lire, un ouvrage peut se sentir, peut faire frémir, peut vous abasourdir, et même vous donner l’envie de vous reconvertir. En lisant le récit de Laure Gasparotto aux éditions Mon Poche, l’envie de tourner les pages se faisait comme pour un chat à boire du petit-lait. Seulement, ici, le lactose était remplacé par une belle dose de jus de raisin, boisson de raison pour l’auteure et son envie d’ailleurs.

Bien entendu chez Laure, le courage n’a pas attendu les tourments de la vie, mais s’est accentué grâce à une séparation et ses péripéties. Un déclic, une nécessité, mais surtout pas les caprices d’une tête brûlée. La vie choisie promettait labeur, anxiété mais aussi course à la satisfaction débouchant sur un certain bonheur. Vigneronne n’est pas seulement un livre intime, mais aussi un témoignage de l’héroïsme moderne, dont le rôle principal n’est pas joué, mais réalisé par une audacieuse Charentaise-Maritime.

C’est un comble de dévorer avec appétit un bouquin qui aiguise la soif, mais du premier millésime à l’happy end nous nous gorgeons de ce rafraîchissement nous tenant en haleine. Nous sommes tous confrontés à des rebondissements que l’existence nous offre, et au travers du travail de Laure, nous pouvons nous reconnaître dans ce désir de renaître. Elle a traversé une séparation bien plus compliquée que la mienne, n’ayant pas d’enfants, mais faisant suffisamment de peine pour savoir qu’il faut se complaire dans l’instant présent. Dans son cas, mettre le cap sur le Larzac était sa nouvelle voie, tandis pour moi, la solitude est encore nouveauté et me laisse des fois sans voix.

Quel enchantement de lire une ode au travail des champs. Le vin n’est pas alcool, encore moins picole. Le vin est culture, fer de lance de nombreux territoires où le respect se matérialise par la droiture. L’univers de cette fierté qui se consomme dans un verre à pied est impitoyable. Trop diraient certains pour une citadine qui ne paraît en rien adaptable. Des idées reçues qui peuvent paralyser une simple volonté, si accompagnés nous ne le sommes qu’à moitié.

Au fur et à mesure de la lecture, nous étions en droit de nous demander si pour Laure, il était plus simple de s’occuper de sa vie ou de sa vigne ? Nous comprendrons très rapidement que les deux font la paire, et que les caprices du temps n’entamaient pas son opiniâtreté au fil du temps. Je ne sais pas si elle a la foi, mais son breuvage est enfant d’amour que nos nombreux foies seront charmés de réceptionner. Son appétence à séduire autrui par le seul biais du façonnage de son trésor aveyronnais est preuve d’une grande générosité, montrant au mec un soupçon paumé que je suis, que la clé du succès ouvre les portes seulement si l’on bannit le verbe « tricher ».

La vigne réclame, la vigne vampirise. Ce n’est pas un métier mais une vie…

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