Menu
Retrouve moi aussi sur

Votre plume gourmande

Edit Template

Epicurisme autour du bon vieux poulet haricots verts

Julien Fournier

Lorsque ma femme m’a annoncé que j’allais embrasser du vert en ce début d’année, la peur de croiser Yannick Jadot d’un peu trop près m’effrayait rien que d’y penser. Heureusement pour ma santé, le plan de ma diabolique compagne s’arrêtait à me faire croûter de la légère pitance facile à digérer. Je préfère effectivement évacuer mou en vase clos qu’être dur d’oreille publiquement devant ce grand prospect. Je dois avouer tout de même qu’une légère frilosité s’était emparée de moi lorsque mon programme culinaire fut annoncé. Disons que je veux bien avoir la scelle molle, mais à condition de temps en temps de me laisser quelques coquineries sucrées en farandole. Bref, la peur s’installait, digne de celle des enfants Dupont de Ligonnès en rentrant de l’école. Cette crainte de sortir leur cartable, pour moi de se mettre à table. Et puis finalement dans la vie, ne faut-il pas avoir confiance en la chance ?

Pour cette semaine post fêtes de fin d’année, il est bon ton dans les nombreux foyers de France et de Navarre de réduire la voilure sur les calories et ce que j’appelle les bavures d’Épicure. Dans ce domaine, j’aurais d’ailleurs souvent l’IGPN au cul ! Ainsi, lors d’une récente promenade citadine, nous avions croisé un couple de connaissance se vantant d’avance pour la légèreté qu’allait trouver leurs panses. N’ayant pas la cabine d’un chef de gare, je voulais leur rappeler que la vapeur était seulement bonne pour les locomotives et non pour nos routes digestives. D’ailleurs, c’était bientôt l’heure de gobichonner et j’espérais secrètement qu’ils passent la leur rapidement. La faim vient au début du gargouillement, et je vous assure que même un début janvier, la glougloute s’entendait bruyamment.

Lorsque nous arrivions à notre appartement, ma flibustière me rabâchait expressément que les féculents ne seraient pas présents dans nos écuelles à cet instant. Vous savez, même si c’est dur, j’ai déjà appris à vivre sans frites. Malgré que j’aime replonger cochonnement dans cette addiction de tubercules, la diversité que j’ai pu trouver dans mon alimentation (Avoir épousé ma femme en somme) est pour mon ingestion la bonne formule. Vas y mon marcassin, écris moi ton plus beau poème de pré vert !

Tandis que ma polissonne préchauffait le four telle une boulangère voulant faire rissoler sa miche, mon bien-être se lisait sur mon sourire laissant apparaître mes ratiches. On a quand même rarement vu du tofu ou du boulgour se faire enfourner ! Bingo, ce midi là, c’était poulet ! Deux belles cuisses voulant se faire masser par nos molaires aiguisées nous attendaient. Je vais vous faire une confidence, en voyant l’animal braiser dans son sauna, j’avais comme vocation de devenir instantanément chiropracteur pour volailles. Des doigts de fée promettait un os bien curé… Et avec ceci madame la rôtisseuse ? De délicieux haricots verts, baignant dans le jus avec l’aisance d’un indien dans le Gange. Les fins roseaux étaient gorgés de suc venant du volatile, et radieusement aillés à faire perdre haleine n’importe quel montagnard qui pourtant, ventile. Se sustenter de verdure dans ces conditions trouve auprès de ma personne la bénédiction pour que ce temps dur.

Sans épiloguer, il est important pour l’arrondi d’un personnage masculin que l’accompagnatrice de désir voit le vert à moitié plein, dès lors qu’il s’agit de diète requise ou de chiche gamelle. Certaines devraient en prendre de la graine. Enfin, en reprendre, pour elles…

 

Chroniques épicuriennes

Ton espace de convivialité

NAVIGATION

Liens Légaux

Retrouve moi sur

Site réalisé par Aranea