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Epicurisme autour du plateau télé

Julien Fournier

Le plateau télé du premier est intéressant que lorsqu’il est gourmet. Nous pouvons en effet être covidés mais jamais résignés. Ce diablotin d’omicron aurait gagné à condition que nos aliments soient passés au micro-ondes. Ce con nous prend pour des truffes ? Excusez-nous mais nous préférons les manger ! Et puis avons-nous cette année le choix de rester festoyer à la niche ? Nous aboierons donc cette année à deux, tel un chenil à taille humaine.

Vous me direz, être assis en tailleur comme un utopiste bouddhiste un premier janvier sur les coups de treize heures est aussi fréquent pour moi que les chameaux qui s’abreuvent. De toute manière, ma souplesse légendaire en est la preuve. Sans être fataliste nous pouvons l’affirmer, je ne sais pas gobichonner devant une table aussi basse que la voix d’Etienne Daho. La souffrance de mes articulations doit à ce moment là être compensée d’une douce musique me racontant que devant moi est présent le gras. Et puis, soyons francs jusqu’au bout, je n’ai tout simplement pas l’habitude de me retrouver dans cette position pour picorer le début d’année !

De tradition, l’oiseau que je suis, un colibri je vous l’accorde, ne reste pas recroquevillé dans sa cage à attendre les sms de faux bonheur dont les plus cons du canton nous submergent. Le prologue du calendrier est d’ordinaire un moment de plein air, devant une douzaine de mollusques et un petit blanc qui nous asperge. Aucun besoin de se parfumer d’ailleurs pour passer des instants comme cela, l’odeur du raisin promettant d’être collé à notre peau jusqu’au lendemain. J’affectionne ces journées dans lesquelles les lunettes de soleil sont présentes afin de n’être pas ébloui par la grisaille ! Et croyez-moi que des fois, la morosité du ciel aveugle plus que l’amour sans faille. Mais ce premier janvier, le virus m’a empêché de pécher en chemise à fleurs. Car oui, il fait vingt trois degrés en ce moment au Pays Basque, ce qui rend deux catégories de gens heureux, ceux se félicitant simplement de se gorger de vitamine C comme des agrumes et ceux qui pourront encore plus nous parler de leur conscience écologique avec autant de douceur qu’une bourrasque.

L’alcool n’ayant pas eu la même digestion hier que d’habitude faute de foyer un peu diminué, il reste ce midi pour arroser la nouvelle année un fond de Château Grand-Puy-Lacoste que nous comptons bien riboter. On parle là du genre de quille avec laquelle on ne peut pas jouer avec n’importe qui. Le chaland ayant un palais aussi affuté que mes résultats au développé-couché peut aller se doucher avec un rouquin de table, qui lui fera largement amende honorable. Et bien là est le principal.

Comme au Cap-d ‘Agde, on décide de sortir la truite pour la proposer en une seule bouchée ! Ma cantinière l’a déstructurée hier afin de la présenter sur une cuillère, sorte de vague iodée pour surfeur glouton. Les gougères, elles, sont belles, aussi généreuses qu’un socialiste et remplies de fromage à faire pâlir une souris. Ces valseuses fromagères sont capables de réconforter n’importe quelle âme, même bien nourrie. L’onctuosité de la becquée adoucie n’importe quelle rigidité ! Le roi, ce délicieux foie gras était encore là pour nous signifier que rien n’est plus important que l’oie. Même si l’on ne fait pas du droit ! Et puis pour finir, ce coquin « pan con tomate » qui nous rappelle l’hospitalité de la méditerranée. L’ail en bouche aurait pu faire fuir n’importe quel hygiéniste devant une douche. Mais quel enchantement…

Vraiment mesdames et messieurs, nous étions ce midi éloignés à deux, mais par le saint esprit de la bouche, c’était plus bec la vie en ce premier de l’année.

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