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Epicurisme autour de la salade de lentilles et cervelas

Julien Fournier

En essayant de faire un point sur l’année qui tend à se finir, j’ai l’autre jour poussé un énorme soupir juste avant de m’endormir. Il ne s’agissait pas là d’un gémissement du pire, mais plutôt la jouissance d’un souvenir. En effet, l’évocation seule de mon escapade gourmande à Lyon était une ode à la culture du bon. Je me suis donc couché l’autre soir avec la salive aussi liquide qu’une courante d’un mangeur de pruneaux, mais avec le sentiment du chanceux qui a connu ce Disneyland de la gastro. N’oubliez jamais que Lyon est une maîtresse que l’on aime rejoindre en courant dans n’importe quelle adresse. Laissez-moi dorénavant vous narrer les bienfaits de mon arrêt passé, dans un bouchon aussi réputé que les finitions de Brigitte Lahaie.

L’histoire de mon entrée plus tard racontée, se déroulait pendant la canicule du mois d’août dernier. Nous transpirions la tentation de nous faire enfermer dans une généreuse pension, où nous aspirions seulement croûter de la tradition. Et si je vous disais que la veille, un aubergiste rhônalpin nous avait indiqué le chemin de notre future destinée. L’homme portait le nœud papillon, et faisait du partage une conviction. Merci pour notre appétit l’asticot ! C’est ainsi avec espérance que mon acolyte et moi allions pénétrer les voies des goûteurs. Regarde-moi la façade de ce troquet galopin, tu m’y sors uniquement quand je serai à point.

Rentrer dans ce temple de la sincérité équivalait à s’aventurer dans une institution centenaire. Ici, le superflu est aussi présent qu’un ours polaire dans le désert, et l’efficacité y est élémentaire. La bonne humeur ambiante surévaluait notre désir de se collationner avec un profond respect pour le gargotier qui allait nous régaler. Allez, choisissons de ce pas nos entrées ! Je me laissais tenter, sur les conseils avisés de la polissonne tôlière, par une espiègle salade de lentilles et cervelas. Aucun doute, j’allais gobichonner lyonnais, et mes papilles allaient assurément danser. Mazette, mon assiette de cantine arrivait devant ma binette. Fermons nos bouches !

Sûrement surpris de me voir le nez devant des légumineuses et non quelque chose de plus gras, je tiens à rassurer ma communauté sur la suite de mon repas. Suivront un bœuf, et dans son jus, ses grenailles baignées. Bref, revenons à nos boutons comme dirait mon ami couturier. La lentille, riche en fer, me permet d’y voir clair quant à la qualité de mon élection. Je gardais celle de mon érection pour la fin du bal. Cousin de la saucisse, le cervelas, lui, venait apporter une mâche rassurante. Sa posture confortable sur le lit de graines vertes témoignait du fait que le porc n’était pas seulement balancé, mais aussi déposé. N’est-ce pas cela le bien-être animal ? Puis comment dissocier mon manger de mon pot de rouge assumé. De mes souvenirs, le biberon local avait une vertu médicinale. J’avais mal à la tête en rentrant dans ce bourbier, et même si en sortant je n’avais pas le corps d’un triathlète, j’avais le moral qui était loin d’être dans les chaussettes.

Étant un peu bourrins, nous avions apprécié notre balade digestive sur les pentes drues menant à la basilique de Fourvière. Au lieu de descendre, nos fricasses remontaient malicieusement. Tenons-nous, il était évidemment interdit d’éructer sur ce lieu de pèlerinage dangereux. Si ce midi-là nous avions oublié nos soucis, ce n’était pas le cas d’une adresse dénichée pour la nuit tombée. Demandez au chat s’il aime le lait…

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