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Epicurisme autour des pâtes à la truffe et parmesan

Julien Fournier

Aujourd’hui, c’est la dolce vita que je vais vous narrer à travers mon plat. En effet, j’allais rencontrer dans la semaine un homme du bienfait, et non un pseudo Pavarotti de la pasta. Le lieu était nouveau, et encore vierge de mes pas. J’allais être le puceau idéal face à cette future douce fringale. La botte m’attendait avec l’impatience d’un narcoleptique devant son oreiller, et mon ventre promettait d’être prêt. Mazette, que j’aime voyager chez nos amis transalpins le temps d’un festin. Cela rend aussi heureux que de s’endormir durant un massage indonésien, et souvent moins coûteux. Embarquement immédiat vers l’enchantement qui me tendait les bras.

Comme je l’ai stipulé précédemment, j’ai l’autre jour traîné mon physique de criquet dans un établissement assez récent. La promesse était ritale, et ma faim, phénoménale. Je sentais déjà sur le chemin de la pitance ce parfum de romarin qui allait faire jouir mes sens. Allais-je découvrir en cuisine un Napolitain toquet, un cordon-bleu romain ou un marmiton calabrais ? L’empressement de la collation me guettait et ma cadence sur le bitume s’accélérait, comme si l’envie d’uriner me foudroyait. La différence étant qu’ici, je ne me grattais pas le paquet comme un décérébré. Me voici arrivé devant l’aromatique théâtre.

Je pouvais vite constater lors de mon entrée dans cet agréable endroit, que la tenancière maniait plus facilement l’accent berrichon que celui du Piémont. Vous me direz, pas de panique, nous ne sommes pas obligés d’être péruvien pour caresser un lama, alors là… Le popotier apparaissait à l’aise dans son laboratoire du goût, et à la bonne heure nous étions placés à son chevet. L’occasion était trop belle pour moi de lancer un buongiorno de derrière les fagots. Sa réponse hexagonale me laisser interloqué, et je préférais lui donner rendez-vous pour un plaisir que j’espérais tout, sauf frugal.

Notre prologue gourmand se matérialisait par une belle focaccia, aussi généreuse et moelleuse que Marianne James. Les herbes qui la sublimaient nous donnaient envie d’être un ruminant le temps d’un instant. Diable, quelle gourmande introduction à notre gueuleton. Mon verre de blanc venu des Pouilles préparait à merveille le passage de la sainte Pâte, comme la caravane du Tour annonce les fines pattes. Concernant la suite de mon déjeuner, j’optais pour des féculents saupoudrés par le souverain parmesan, et truffés gaiement. Plongeons là-dedans.

L’écuelle, aussi noire que l’humeur de Benjamin Biolay, rendait la présentation de la fricasse distinguée. Les composantes ressortaient sans timidité, et mon groin profitait des séduisantes effluves sans difficulté. Lorsque je portais à ma bouche la première fournée, je devinais immédiatement la valeur du gargotier. La cuisson des longueurs, la délicate râpe du champignon globuleux, puis la neige fromagère recouvrant cette station de finesse sont autant de certitudes pouvant être désignées comme justesse. Le bougre à casserole n’était pas Italien, mais cela n’empêchait pas ce chenapan de nous régaler de son talent. Quelle réjouissance d’aspirer sous l’allégeance d’un chef avec de jolies compétences.

Ma dernière pâte était ingérée, et pourtant, la fragrance de la truffe faisait le piquet sur mon palais. Quelle fortune de pouvoir emporter des saveurs assumées. Je pouvais regagner mon automobile, l’air satisfait d’avoir découvert ce petit terrier que je n’allais pas oublier. Que dire du renvoi que j’effectuais en route, et qui faisait de ma voiture une grotte aromatisée à l’envoûtement. C’est aussi ça, la beauté du moment.

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