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Epicurisme autour de la poitrine de cochon confit, étuvée de chou Pontoise et polenta de maïs grand roux

Julien Fournier

Une poitrine est souvent appétissante lorsqu’elle se tourne vers vous avec envie, en vous demandant de la mordiller avec appétit. Le galbe, gorgé de désir, appelle à la consommation sans sommation, pour le meilleur et jamais pour le pire. Légèrement gras, le corsage devient cet échantillon passion que sur nos langues, on acclamera. Au fond qu’importe la taille, comptons plutôt sur l’émotion de sa transmission. Et Dieu sait que sur le volet de la sensibilité, j’avais largement gagné mon droit de rêvasser mardi dernier. Venez, je vais vous expliquer…

Au cours de cette semaine, un déjeuner improvisé s’organisait avec une certaine fluidité. Dans mon cercle ultraprivé, nous sommes en effet plus à l’aise devant la programmation d’un festin, que lors d’une prière accompagnée d’un moine bénédictin. Sachez que l’on choisit plus au moins tous nos destins, des miettes et de la charcuterie ou des hosties. L’auberge gloutonne qui nous accueillait ce midi-là, maniait les saveurs avec l’habileté de Maître Corbeau sur un arbre perché. Nous savions que le plaisir serait présent lors de nos discussions bienveillantes, et que chaque bouchée se nommerait démente. En définitive, le popotier n’avait plus qu’à ne pas forcer son talent et nous régaler, simplement.

Après avoir enfourné dans mon tube digestif une espiègle focaccia, venait ma poitrine de cochon confit, élégante sur son matelas de polenta. Vous connaissez, mes souriceaux, cet aliment à base de farine de maïs à vous plâtrer l’estomac ? Quel délice ! Personnellement, je trouve que c’est un des acteurs les plus sous-cotés de la gastrologie. Trop souvent ignorée, la crémeuse est pourtant un des plus vieux plats du monde, ne luttant en rien face aux Méditerranéens et leur addictologie. Et puis, quelle éponge devant le jus acidulé qui régnait au fond de ma platée. Mazette, je n’avais toujours pas entamé le goret que déjà, drument je bandais. Affaire à suivre…

Lorsque le poitrail d’une bête à groin s’avance pour devenir votre destin, il faut savoir embrasser la richesse avec de solides reins. Préférant ignorer les chalands enlevant le gras de leur viande, je me concentrerai avec respect sur l’éducation du bien-fondé. Je ne parlerai pas non plus de terrorisme pour illustrer ce manque de connaissance gourmande, même si le crime de lèse-majesté est avéré. Lorsque la partie adipeuse de ma cochonnaille fondait sur ma langue accueillante, il se passait indéniablement quelque chose d’avantageux. Le chou de Pontoise, lui, était là pour apporter ses vertus thérapeutiques et finir de nous procurer une belle trique. Diable, que les différentes textures donnaient vie à nos papilles chéries. Nous trempions la bête coup sur coup dans le divin suc, puis le badigeonnions de polenta pour en faire un véritable souk. La quantité mesdames ? Il y avait effectivement plus à manger que sur le squelette d’un mannequin new-yorkais.

L’heure de la digestion s’avançait, avec son lot de soubresauts plus au moins intimes. Si je considère la côte de bœuf comme la reine de la jungle, je désire me souvenir fréquemment que celle de cochon n’est pas faite pour tutoyer les abîmes. Je me sentais bien à la sortie de cette réjouissante bâfre, en attendant que la sieste me mette sa baffe. Merci pour ce moment.

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