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Epicurisme autour du Pithiviers au filet de boeuf et foie gras

Julien Fournier

La semaine dernière, j’ai dû monter à Paris afin d’honorer quelques rendez-vous, importants dans l’élaboration de mon livre. Enfin que dis-je, de mon futur best-seller. Enfin vous l’aurez compris, de ce qui me rend de joie, ivre. D’après ce que l’on m’avait renseigné, j’avais plus de chance de croiser des rats que des souris d’agneau. Ne cachant pas mon amour pour la capitale et sa vie totale, je connaissais les endroits nécessaires à combler ma dalle, et à redorer le blason d’une ville pas si banale. De plus, je me sentais chanceux d’être passé entre les gouttes de ce torrent de grève, ruisselant sur les cheminots comme une frangipane épouserait une brave fève. En définitive, je permettais au moustachu à casquette de poinçonner comme il l’avait toujours exécuté. Alors l’asticot, pas trop dur ce matin de se lever ?

Si je posais ma croupe de criquet dans une rame bondée, c’était également pour visiter les restaurants fidèles à vos chroniques adorées. J’avais en effet promis à un chenapan alsacien, de mettre mes coups de fourchette dans sa tanière du bien. Le bougre venait d’ouvrir un restaurant, mettant en avant la riche cave alsacienne et la convivialité flagrante, calquée à la sienne. Accompagné de deux amis aussi fins que des pylônes électriques, nous étions attendus comme des nez rouges à un rassemblement d’alcooliques. Alors que le tenancier venait juste de nous accueillir, il nous demandait de suite ce que nous aimions afin de nous abreuver, pour mieux nous cueillir. Quel panache et quel sens des priorités ! Envoie-nous du frontalier allemand mon beau caïman.

Suite à quelques bavardages de rigueur, il était temps de choisir ce qui allait nous faire monter le désir. L’idée ce soir-là fut de partager la mastique, pour que nous sortions avec le même semblant de profil athlétique. Si je suis complétement sincère mes souriceaux, je pouvais me permettre quelques largesses à la vue de ma taille de bébé bonobo. Nous options, en prologue de notre souper, pour un coquin os à moelle et son tartare de bœuf recouvrant la rigole. Mazette, nous allions nous prendre pour une entreprise de débouchage avec comme seul outil nos bouches. Dois-je parler de l’espiègle pâté en croûte, qui zonait comme un guetteur, avant lui aussi, de se faire happer sans aucun doute. Diable, qu’elles tutoyaient la gourmandise ces mises en bec ! Avec la même facilité qu’un enfant se trouverait dans les bras d’un évêque… « Oui, je suis prêt pour la suite avec du jus mon élégant mulot ! »

En regardant durant quelques années les émissions culinaires, j’avais pu découvrir l’existence de plusieurs mets, jadis aussi connus pour moi qu’un orphelin connaîtrait l’adresse de sa maisonnée. Et savez-vous que le Pithiviers faisait partie de cette liste des disparus enivrants ? L’occasion était trop belle ce soir-là, pour laisser passer la tourte devant mon tarin d’individu affamé. Je me devais de trancher dans le vif de la pâte feuilletée. La recette qui nous rassasiait, mettait à l’honneur le filet de bœuf et son jus, ainsi que le foie gras de canard. Outre être de bon goût, ce dôme séduisant était à mon goût. Vegan, aérien, où le vert se faufilait avec l’entrain d’un cochon dans la queue de l’établissement « À quatre mains » (Je ne donnerai pas l’adresse). Le joyeux loustic qui nous servait, arrosait nos besognes d’une dentelle de félicité, afin de napper la brioche d’onctuosité. Pour être totalement franc, j’avais l’humeur d’aimer. La légère salade qui escortait le convoi essentiel, elle, regardait le dîner se passer sans se faire toucher. Depuis Mee Too, nous faisions attention à ne pas nous brûler les ailes. Bref, qu’ai-je donc à rajouter devant ce festin, qui rendait les gens aussi expressifs que dans des Barthes un batracien.

L’heure du digestif avait sonné, enfin, du vin blanc alsacien. La fierté d’un terroir transpirait des pores de notre hôte, comme chez moi la graisse suinterait de ma hotte. L’accueil étant indissociable d’une agape réussie, je peux vous promettre mes agneaux, qu’il aurait pu nous faire manger sur un trottoir du pain rassis ! Bon, avec un peu de foie gras dessus à la hâte, mais sans besoin de nous graisser la patte. Merci pour ce moment.
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