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Epicurisme autour de la ballotine de volaille à la truffe

Julien Fournier

Mes fraîches limandes, il est rare que je vous nourrisse deux fois du même repas, mais le moment est venu de mettre un second orteil dans ce sabot d’il y a peu, et qui fut un instant délicieux. Je vous contais il y a deux semaines mon aventure romanesque, dans un temple de la délicatesse et de l’art culinaire. Vous vous souvenez sûrement de ce croque à la truffe, aussi gourmand que la finition d’une boulimique ne manquant pas d’air. Figurez-vous, mes salsifis, que ce sandwich n’était qu’un joyeux boulon dans une construction fantasmagorique, mêlant goût de reviens-y et assurance esthétique. L’harmonie se jouait en cinq temps, avec comme entracte les douces gorgées de glouglous, aussi classés que les archives d’une administration publique. Diable, le velours n’est pas réservé au pantalon que je sache ! Nappons-nous de ce pas l’intérieur de grenache.

Le sommelier et l’ensemble des garçons de la maison avaient des chemises repassées avec une rare maîtrise. Hormis des mamans logeant près des cols, je ne vois aucune autre option qui se matérialise. Les nappes, aussi blanches qu’un Scandinave recouvert de sucre glace, nous donnaient l’autorisation d’éponger nos sucs de positivité, et d’accueillir les gouttes de Château prospérité. Mazette, la ballottine de volaille allait pointer le bout de son bec, et j’étais aussi excité qu’une fajitas devant un Aztèque ! Dois-je vous rappeler que nous étions dans un moment truffé de la tête aux pieds ? Vous qui me lisez passionnément et n’ayons pas peur des mots, avec admiration…

Volatile de basse-cour, la viande vécut en haute estime dans le village basque de Souraïde. Un coup d’œil suffisait à déceler un caractère tendre et empathique, témoignage de l’amour reçu par mon aumône à plumes. La gredine, gourmande dans le désir de plaire, s’était fait râper de l’or noir sur le dos, comme pour mieux me signaler la rareté de son costume. Et que dire de son voisinage, mêlant ris de veau et foie gras, avec comme espiègle chef de meute, un gnocchi pouvant créer chez les amoureux de cette spécialité de la botte, une émeute. D’ailleurs, si la légende voulait que ces bouchées transalpines aient roulé depuis le sommet d’une montagne de parmesan, nul ne m’avait sonné afin que je devienne ce sherpa rempli de générosité. Croyez-moi que j’aurais guidé ces pâtes dans le sens de mon gosier. Les différentes composantes de notre plat précieux ne faisaient qu’un, pour émerveiller nos bouches d’acteurs de festins. Je devais alors me tenir dans ce lieu raffiné, m’empêchant de saucer avec la moustache, l’épilogue de mon coulis fascinant. Ramener quelques saveurs à mon domicile ne m’aurait pourtant pas déplu, mais la raison et l’éducation m’obligeaient à essuyer mon museau, et non à emporter la goutte de trop.

Il ne restait plus que le dessert dans nos lignes de mire, et le désir d’inscrire ce que nous venions de croûter dans nos beaux souvenirs. Je n’ai jamais eu le nez assez long pour chercher des truffes, mais toujours la langue pendante devant ce champignon noir, me procurant gustativement de l’espoir. Nous avons tous une noblesse de cœur, que nous attendons avec impatience lors de fêtes ou d’événements nous procurant de la chaleur. Et bien ce midi-là mes zoulous, il n’y avait pas besoin de radiateur, pour adoucir l’atmosphère d’un rendez-vous cajoleur.

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