Partons du postulat que l’existence nous pousse à la recherche perpétuelle de la perfection, nous conduisant souvent à l’opposé, en direction de la médiocrité. En effet, la suréminence n’étant qu’un fantasme, sa quête tête baissée n’a que pour résultante la perte de temps. Malheureusement pour le romantique que je suis, l’Amour n’échappe pas à cette règle, avec ses cambrures imagées mais son fond qui peut être désillusion.
Il y a bien cette petite musique que l’on aime entendre pour se rassurer, disant que l’Amour est sauvegardé par de la bienveillance quotidienne, conjugué à ce terme d’empathie, clé pour comprendre autrui. Seulement, cette douce mélodie n’est autre que paralysie quand il s’agit de, seulement, être. Et ça, le mélancolique que j’incarne le sait. Alors oui, poursuivre l’irréprochabilité est une filature d’usure, qui peut rendre l’Homme sans souffle, jusqu’à même le faire penser qu’il est hors course. Vous savez, hormis pour les oiseaux de mauvais augure, les intentions de départ en Amour sont infiniment louables, obligeant notre preneur de cœur à les recevoir avec ardeur. Tiens, encore une obligation.
Je ne sais pas non plus si l’Amour rend aveugle, ayant encore une vue de lynx selon ma dernière consultation ophtalmologique. Mais je suppose que l’on ne peut être que déçu à un moment ou à un autre dans la connaissance de la différence de celui qui vous trouvait joli. J’en reviens à cette fichue sainteté, que l’on aime s’infliger croyant à la bénédiction ad vitam aeternam de notre moitié. Les nombreux ratés et les erreurs mêmes assumées que votre vie peut constater auront rarement de pitié, et pèseront lourd face à une rédemption ou une évolution toujours trop tardive pour une destinée pressée.
En fait, je crois que les sésames pour la préservation d’un sentiment aussi fort que l’Amour se nomment admiration de l’autre et acceptation de soi. Malheureusement, dans une société où le dénigrement est un sport universel, il est devenu de plus en plus inhabituel de s’émerveiller humblement pour un simple moment. Alors pour un mammifère comme l’humain, on ne peut que s’en faire ! À propos du deuxième volet, l’estime de sa personne ne s’achète pas, elle se travaille. N’est-il pas plus précieux de façonner sa félicité sans chercher une approbation extérieure, qu’avoir cette dernière par un tiers sans connaître le bonheur ? Nous sommes des cas uniques, mais avec plein de questions.
Concernant la cuisson au feu de bois ?
Il suffit simplement de déplacer la flamme au fond de la cheminée, pour laisser seules les braises caresser votre morceau de désir.
