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Epicurisme autour de la croquette

Julien Fournier

Samedi dernier était rythmé par le retour de la Star Academy à la télé. J’y accordais une importance semblable à la reproduction des mésanges bleues, avant qu’une âme charitable me propose un avenir qui allait me rendre heureux. Ainsi, le mot croquette m’avait interpellé dans la bouche de la coquette, qui semblait prendre la mesure de mon amour pour la friture. Il ne me restait plus qu’à laver mon micro, pour de concert boustifailler ce programmé joli plateau.

Avant de critiquer bien assis au fond du canapé ces artisans de la mélodie, j’avais pour mission de ramener une quille qui devait nous amener au paradis. Mon hôte connaissant autant le vin qu’une masseuse thaïlandaise l’abstinence, je pouvais faire preuve de ruse et d’économie pour lui titiller les sens. Ne vous inquiétez tout de même pas, chez moi la fontaine est de Trevi, et non à cubi.

Mon choix s’était vite porté sur la région viticole de la Loire, et plus précisément sur un Chinon, appellation d’origine contrôlée produite autour de la ville du même nom. Ce petit rouge venu d’Indre-et-Loire allait assurément nous faire vivre des émotions, à contrario des intermittents du spectacle qui risquaient de nous amener la dépression. Il fallait bien être outillé pour admirer des inconnus gazouiller devant un jury d’illustres méconnus. Goûtons sans plus attendre ce rouquin de soif, qui s’impatientait de visiter nos foies. Mon mignon, c’est avec joie ! Et puis comme chantait Johnny Hallyday, Loire c’est Loire, il y a de l’espoir…

Comme je vous l’ai précédemment ébruité, le menu du soir était une coquinerie dont la chapelure promettait de faire bonne figure. Ma passion pour les sphères gourmandes typiques des collations ibériques n’était plus à prouver, et allégrement j’étais prêt à gober. La polissonne, depuis ses fourneaux, ressentait la pression de faire plaisir à son audience de pourceau. Diable, qu’une femme est élégante lorsqu’elle trempe la canaillerie dans l’eau bouillonnante. Le souper approchait, et il n’y avait aucun chinon manquant à la réussite de la soirée.

Alors que le second apprenti Kendji bramait sur la première chaîne, ma filoute cuisinière débarquait avec le sourire d’une Limougeaude devant un service en porcelaine. Et pour cause, la friponne tenait une gamelle remplie de neuf météorites dorées, à faire pâlir les prévisionnistes spécialisés dans la voie lactée. Nous étions ici sur un calibre plus que sérieux, que seuls peuvent connaître quelques heureux. La boule de geisha croquante dans mes mains, je devinais avant de gobichonner la divine béchamel qui allait me rassasier. Elle me paraissait si onctueuse, enfermée dans sa prison platinée, que mon premier coup de croc ne serait jamais de trop. Pourquoi fermer la bouche dans ce cas-là, quand la mastique est l’expression d’un enjouement.

Les élèves finissaient de défiler sur notre petite lucarne tandis que je commençais une digestion que je souhaitais sans vacarme. Mon ceinturon cranté avec le maximum de liberté permettait à mon nombril de respirer, et à ma compagnie de ne pas subir un anticyclone inopiné. Je ne le redirai jamais assez, mais que la simplicité est délicieuse. La vie était belle, résumée par une cuvée biologique respectueuse de son environnement, vive et naturelle, signature d’un breuvage cajolé par son maître de chai. Et que dire des savoureuses bouchées, se conjuguant radieusement avec ce que nous étions en train de licher. Si quelqu’un souhaite m’inviter samedi prochain pour observer le futur de la chanson française, je débarquerai à l’aise comme la viande hachée dans sa bolognaise.

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