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Epicurisme autour d’un sentiment corse

Julien Fournier

Ma photographie de ce soir pourrait faire partie d’un plan de communication annonçant le retour d’un célèbre dessin animé, Bacchus et Cortex. Il n’en est rien. Cette image est plutôt le témoin d’un mélange de passions que j’ai, pour l’île de Beauté ainsi que pour la tisane vinifiée. Concernant la souris, si vous estimez que je dois la prendre par la queue pour la montrer à ces messieurs, il n’y a aucun souci. Je ne suis pas animaliste, seulement hédoniste.

L’autre soir, avachi comme un boudin sur sa tranche de pomme en regardant un match de football, ma pensée était pourtant loin du ballon rond, accaparée par mon obsession du remplissage de mon verre à ballon. Que pourrais-je bien me siffler, sans occasionner une faute de goût. Le voyage jusqu’à ma cave est une randonnée que je n’aime pas planifier, laissant libre cours de buter sur un château Puyanché ou selon mon humeur, un ordinaire qui va me détroncher.

Seulement, ce n’était pas un soir, mais le soir. Quand j’ai aperçu son cul dépasser, j’ai de suite compris qu’il ne suffirait pas de la souris pour l’éclairer. Je me devais de l’illuminer à hauteur de sa splendeur, gorgée après gorgée, afin de faire danser ses arômes fruités sur mon palais. Sa terre d’origine est comme ma démarche, sincère, et sa prestance qui reflète la bonhomie, n’a rien à envier à un triple axel de Surya Bonaly. Ma décision de le déguster, comme dirait Denis, est irrévocable. Quel bonheur de pouvoir allier sa soif de raisin déstructuré et de voyage en Méditerranée.

Prendre la direction de la Corse-du-Sud est la promesse d’un travail viticole dans son temps, et quand il s’agit des alentours de Figari, en plein vent. La richesse du terroir insulaire est telle, que même les exploitations dites de petite taille donnent naissance à des beautés habillées d’une belle robe, elles aussi de parfaite taille. Dans mon cas, un délicieux produit du Domaine de la Murta fera office de divinité devant la purge que j’ai à la télé. Les huit hectares certifiés biologiques sont une offrande pour les amateurs d’une culture apéritive iconique. La fraîcheur de ce liquide insulaire a tout pour plaire, au travers des cépages reflétant la subtilité d’une terre. Boire corse n’a rien de militant, sinon le simple bien-être du moment. Faire couler l’élixir de la « Murta » au sein de moi, est une invitation à fermer les yeux et à sentir la patrie de M. Cantara et son maquis qui me tutoient. Le relief et les modulations climatiques tourmentés de sa montagne maritime, offrent du sublime dans les parcelles et du baume à nos « Duracell ». Ce soir, je sens littéralement la brise venue du golfe de Figari me faire une bise, s’engouffrant langoureusement dans mes entrailles à chaque lampée de patrimoine, sensation jouissive et permissive, qui ferait même dresser les poils sur le caillou d’un moine.

J’ai toujours cru personnellement, au gré de mes nombreux bivouacs sous les étoiles de ce si beau rocher, que le drapeau à la tête de Maure s’exprime dans la fierté d’une transmissibilité d’un formidable capital culturel, dont ce soir, le Domaine de la Murta en fait la part belle. Un personnage ayant l’esprit aussi étroit que le couloir d’embarquement d’un vol Ryanair dirait que je suis aviné, les épicuriens que nous sommes pourrions lui expliquer l’exutoire qu’est un tête à tête partagé avec le terroir.

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