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Epicurisme autour d’un burger au porc

Julien Fournier

Je travaille en ce moment à mon compte depuis un quartier de Bayonne se prénommant le Forum, où se trouvent une multitude d’enseignes et de bureaux. Ce petit labyrinthe de labeur loge évidemment des restaurants de rapidité et notamment une coquine boulangerie, que j’estime être la meilleure de ma ville. Lorsque vous avez à côté de votre terrier de productivité un artisan farineux de cette qualité, il est impossible de résister. Dans cet antre de la miche, le succès est journalier. Il est d’ailleurs fréquent sur les coups de midi et demi d’y croiser une queue aussi longue que la mienne, c’est dire. Sandwichs, bagels, wraps, quiches, pizzas côté salé, trônent à côté des plaisirs de diabétique comme les viennoiseries, beignets et autres coquineries fantasmagoriques. En définitive, il est plus compliqué de faire un choix sur place qu’en allant voter.

Outre la large gamme de bonheur proposé, le plus dangereux quand on déjeune dans une boulange est d’avaler sa baguette par journée. C’est en effet conseillé pour avoir la panse molle, mais contre-indiquée si l’on aspire à avoir une taille de rossignol. Alors de temps en temps, entre un crudités-poulet et un rosette cornichons, il est de bon ton de s’attabler dans la salle du fond, afin de jouir d’un menu ficelé avec passion. Effectivement, ce marchand de bien, vendeur de pains, propose à ses fidèles de poser leurs fions pour déguster bien évidemment, du fait maison. À la carte, du burger ou de la tartine. Étant dans une maison où le quignon est appétissant, nous plongerons volontiers dans cet océan de levain. Pour ma part, j’avais pris ma décision plus rapidement qu’Antoine Griezmann. Ce sera une formule avec burger au porc.

Mon Orangina tout juste pitanché avec conviction, voilà que mon plat déboulait avec autorité. La générosité de la proposition était palpable d’un coup de rétine. Cela dégueulait de gourmandise, et mon petit doigt me disait « Vas-y, il attend que tu l’atomises ». J’apprécie fortement les tenanciers de goût quand ils proposent autre chose qu’un steak entre les deux tranchasses au sésame. L’amour du risque promettait ce midi-là un effiloché de cochon, bien au chaud dans son duvet de bricheton. Faisant partie de la caste des individus pour lesquels « dans le cochon tout est bon », mon déjeuner était, nous pouvons l’affirmer, du pain bénit. Plus je « gniacais » le paradis et plus les filaments de goret se coinçaient entre mes dents. Quelle chance j’avais de pouvoir les garder sagement jusqu’au goûter, afin de les décrocher et de nouveau me sustenter. J’étais en définitive un homme comblé de pouvoir profiter d’une divine friandise qui ne souhaitait pas me lâcher. L’abondante verdure que comptait le porcelet comme voisine aidait à faire glisser la viande le long de mon tube digestif, avec la même assurance qu’un maître-nageur à Aqualand. La perversité en moins. Alors oui, ce n’est pas quelques brindilles d’herbe qui m’empêcheront d’avoir la crotte solide, mais la conscience est sauve pour mon bide.

L’heure de la rembauche approche à grands pas et je me sens alors loin d’avoir le ventre plat. Les escaliers montant à l’office semblent alors aussi raides que le Galibier un mois de juillet. Étant un peu tôt dans la semaine pour prendre mon produit dopant, c’est tout naturellement que je subis mon glouton moment. Demain sera un autre jour, et je sais déjà que cette boulangerie me fera la cour. Vais-je pouvoir résister à cet afflux de réconforts ou me ferais-je encore happer telle un saumon par un fumeur du Nord ?

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