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Epicurisme autour du saucisson lyonnais

Julien Fournier

La brioche, celle que l’on aime déguster avec le but de la retrouver sous son nez. Qu’une brioche est réconfortante quand elle est désirée. Salée ou sucrée, croquer dans une pâte moelleuse et dorée suscite l’émotion du glouton. La brioche est paradoxe, pouvant tellement pouvant être aérée malgré sa composition d’une richesse assumée. Personnellement, j’aime la becqueter salée. Si possible, avec une tranche de saucisson lyonnais cuit à l’étouffée dans ma pâtisserie désirée.

J’ai toujours considéré que là où il y avait du saucisson et des lardons, la vie devait se croquer avec engouement. Se trouver devant une tranche de sauciflard ou un morceau de lard est aussi apaisant qu’un joli soleil couchant. Dieu merci dans notre pays, nous déclinons encore des coquineries dont le goret est plus qu’alibi.

Taillé en rouelles, le saucisson brioché allait succomber à mon envie. Légèrement chaude, la fougasse semblait me dire qu’à midi, tout était permis. Elle n’avait de toute manière rien à craindre, tant le respect que je lui vouais était démesuré. Il s’agissait simplement de l’apprécier comme une moule jouirait de son rocher. Pouvant être consommé en entrée ou en plat complet, ce mets tranché témoigne de l’efficacité d’une cuisine familiale, qui pour certains est toujours idéale. À table !

Contrairement à une valse, le saucisson brioché n’a pas besoin d’être accompagné pour nous faire tourner la tête. Le bougre est un solitaire, qui concède exclusivement la présence de quelques feuillages vinaigrés pour le conduire à la fête. Quel plaisir dans ce cas-là d’être herbivore, afin de libérer cette brioche de son décor. Les premiers coups de canines se dirigeaient strictement vers la viennoiserie salée. En effet, j’aspirais à garder le plus longtemps possible intacte la divine charcuterie. De suite, je remarquais que la qualité était au rendez-vous, particulièrement à l’onctuosité de ma collation. La coquine était pulpeuse, et prévoyait de ne me laisser aucun embouteillage le long de ma rocade digestive. Oui mon cochon, j’arrive.

Nous arrivions à l’instant T, au moment M, que dis-je au sacrement du bon ! Lorsque je portais la pionnière bouchée à mon bec, le trait pistaché de mon saucisson aimé venait émoustiller mon accueillant palais. Le lascar paraissait être en paix dans son habitation briochée, dont je convoitais un cambriolage velouté. Je frappais à sa porte avec la sympathie d’un pyromane pour les incendies. En gobichonnant sa maison avant lui, je cherchais à communiquer avec le cochonnet pour lui manifester mon adoration éternelle. L’avaler après l’avoir bien mâché était pour moi quelque chose d’émotionnel.

Qu’il soit en croûte ou en brioche, l’animal à groin sait constamment comment me mettre dans sa poche. En l’occurrence, ma charcuterie pâtissière de ce midi me regardait avec son œil saucissonné, tel un cyclope annonçant un moment de lascivité. Comment peut-on résister à cette œillade gourmande, alors qu’il suffit de lui susurrer que l’on en redemande.

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