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Epicurisme autour du sandwich

Julien Fournier

Lorsque l’on se lance dans un périple seul, il est fréquent de s’enrichir autant qu’un arboriste devant un tilleul. Je n’ai pas échappé à cette règle, tant ma découverte de Marseille fut pour moi une véritable merveille. Quelques jours dans la cité phocéenne permettaient de croire que ce fut ma vraie aubaine. Intrigante, fascinante, la Méditerranéenne est aussi complexe que le cerveau d’un insoumis. Et je ne vous ai encore rien dit… Même si mon entonnoir, va de facto, déboucher sur la pitance, d’autres aspects du quotidien ressemblent à une chance.

Le philosophe du coin Soprano avait sorti un album hommage à la métropole, du nom de Cosmopolitanie. Belle litanie pour un mélange de culture établi. Diable, que les rues regorgent de senteurs d’ailleurs, accouchant d’un chambardement intérieur. Des marchés, des odeurs, une ferveur, et pour moi l’aspiration de chercher le bonheur. Si l’amour est dans le pré, ma bénédiction sera aperçue dans mon assiettée. On passe à table ?

Direction un repaire du bon, service compris par des chalands sachant la belle alimentation. M’étant renseigné avant mon arrivée sur les croûtes à succès, j’avais vite coché le nom de cette façade à gloutonner. Le voyage garantissait du pain vivant et café délicieux. C’était d’ailleurs écrit en entrant dans ce coin malicieux. Aussi bien portatif pour nos jambes que contemplatif pour nos antres, les sandwichs ne s’apparentaient en rien aux triangles autoroutiers, ni à ceux du rails, de mauvaise qualité.

Peuchère, pas besoin de voter à gauche pour admirer les associations. La vitrine affriande proposait des strates en parfaite adéquation. Que voyais-je sur la droite de mon horizon ? De l’attirante mortadelle, faisant la belle en compagnie d’une crème de roquette et du gorgonzola. Ce festin sera pour moi !

Tel un beau sein galbé le matin, l’agape tenait dans une main. Je ne sais trop rien si le pain est vivant, mais la miche méritait mon coup de dent. Quelle mâche procurait ce soupçon de tendresse mes zoulous ! Nous étions loin du pique-nique, nous nous trouvions dans un tourbillon euphorique. Plus mon dû était entamé, et plus le gorgonzola mon palais embaumait. Ce repas complet niché dans sa mie douillette était, certes, pris sur le pouce, mais l’équilibre qui en ressortait donnait un large sourire à ma frimousse. Et si nous gardions un bout de roquette entre les dents pour se sentir écolo le temps d’un instant ?

Une torréfaction chopinée plus tard, et je pouvais reprendre le sentier de ma gloire. Il était important de mettre en relief ici, le manger de rue qui fait auprès de moi de plus en plus prophétie. Comment pourrais-je oublier mon premier sentiment marseillais ? Celui du réconfort d’un classe-croûte, octroyé par un bonhomme portant le bonnet. J’ai parlé de sein tout à l’heure non ? En tout cas, bande de sacripants, vous êtes des saints dans l’univers du becquetage itinérant. Merci pour ce moment.
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