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Epicurisme autour du croque-monsieur

Julien Fournier

Mes irascibles crustacés, dois-je encore vous prouver mon aspiration à mettre mon groin à chaque coin de chaussée ? Lécher la vie, comme les bords d’assiette, est devenu le plus grand de mes soucis. Cela tombe bien, car je m’apprête à vous conter mon expérience dans un refuge, dont l’existence était pour moi aussi anonyme qu’un alcoolique en plein groupe de parole. Si Christophe Colomb à découvert l’Amérique, je comptais démasquer la gamelle me donnant la sainte trique. Diable, ce polisson jeudi soir approchait, et la tavernière m’avait promis une joute d’affamés. Comme d’habitude, je me sentais prêt à relever le défi de la nouveauté, moi le traditionaliste invétéré. Je ne sais pas personnellement si je suis un homme déconstruit, mais je suis assurément un pingouin qui dit oui. En voiture Simone, c’est toi qui conduis, c’est moi qui klaxonne.

J’avais entendu il y a quelque temps l’existence de ce repère gourmand dans la délicieuse Mouguerre. Cette dernière, commune caressant Bayonne, ne ressemble pas à Venise. Aucun mensonge entre nous, telle est ma devise. La cité basque, abrite néanmoins quelques espiègles endroits, dont ma tanière du soir inch’allah fera auprès de moi, foi. En effet, ma canaille de connaissance m’avait susurré l’intérêt de ce lieu béquillard comme étant une habitation à croque-monsieur. Calmez vous Mesdames, il n’est pas encore tard ! Ma curiosité aussi éveillée que la fille d’un proche ami, ma mission se résumait dans la jouissance de mes sens à l’infini. Ce soir, en direct du croque Bedaine, la mienne promettait de ne pas être à la peine.

Je ne sais pas vous mes truculents escargots, mais je ne suis pas un habitué à fricoter ce classique de la sandwicherie cocardière. D’ailleurs, c’est un des aspects qui m’assure d’ouvrir en grand mes œillères. En somme, je souhaitais m’abandonner totalement au fromage coulant et à la miche toastée passionnément. Passé le paillasson de ce mystérieux lieu, je tombais nez à nez avec des gens heureux. Le couple de tenanciers inspirait la sympathie, et provoquait même après quelques syllabes, l’envie de se mettre à table. La carte dévorée de coups de rétines précises, c’est alors que l’asticote nous demandait si nous avions choisi notre alimentation promise. Mettez-nous un peu de tout patronne, et faites-moi goûter une bière, que je me pochtronne ! Glou glou.

Le popotier, seul aux commandes de sa dînette, semble aussi concentré qu’un jus provenant d’un fruit non défendu. Le bougre fait le pain maison, ce qui rend le futur proche aussi rassurant qu’un câlin de Winnie l’ourson. Mazette, les planches en bois débordantes de triangles charnels arrivaient sous nos yeux. Mon acolyte de croûte se demandait alors comment nous allions faire pour honorer l’ensemble des trésors. Inutile de se poser pour l’instant cette interrogation, tant nous nous régalions de ces mets crousti-fondants. Les produits locaux qui garnissaient les propositions, balayaient l’idée qu’un croque naissait dans un supermarché. Les zouaves proposaient un panel complet de saveurs variées. Bravo mes rigolos. Si pour certains l’épanouissement passe par laisser sur internet des avis à chier, je préférais pour ma gouverne féliciter le gargotier que son steak était bien haché.

Il était bientôt l’heure de lever nos popotins des strapontins, lorsque qu’un tour à l’astiquage devenait inévitable. Pousser la porte de cet endroit briqué à souhait, est une expérience unique où votre outil de poche peut bambocher. Musique et lumières colorées faisaient alors danser mon envie inopinée. Nom d’une pipe en bois de chêne, cette adresse de gloutonnerie me laissait une friande haleine. Sur la route du retour, le désir de me droguer montait en moi avec comme espoir de renouveler l’expérience du rail de croques.

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