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Epicurisme autour de la table lyonnaise

Julien Fournier

Hier soir, j’honorais avec quelques gras de la sacoche une tablée dont j’ai longtemps rêvé. Dès notre arrivée dans ce temple lyonnais du bien-manger, les effluves de la convivialité titillaient nos naseaux d’hommes affamés. Nous étions cinq, assis à une table pouvant contenir seulement deux anorexiques. La chaleur humaine allait donc faire le reste, pourvu qu’elle nous foute la trique.

J’étais personnellement entouré par deux immigrés, dont l’assimilation est passée aussi crème qu’une anglaise. Bravo à eux. Ces deux polissons, mangeurs de cochon, apprécient la table comme un alcoolique le Picon. Cela tombait bien pour ce festin de copains. L’autre chose qui me rassurait dans cet espace de perversité était la nappe à carreaux qui allait éponger nos jus de félicité. Pas besoin d’être un persan pour avoir un tissu réconfortant. Serveur, trois ballons de rouge s’il vous plaît, nous verrons le reste après.

Le coquin travailleur, avec son oeil légèrement aguicheur, voulait nous faire licher un Côte-du-Rhône bien ficelé. Nous n’étions pas dans une démarche compliquée, et nous avions donc rapidement approuvé. Suite à l’absorption de ce vin de raison, le sapajou revenait à la charge pour nous narrer autre chose que son cépage, à savoir le menu qui semblait être de bon présage. Ce sera un effiloché de cochon pour moi, accompagné du saint gratin dauphinois.

Mon saucisson brioché enfilé avec autorité pour commencer, j’étais disposé à accueillir de mes papilles ce tendre goret. La cuisson lente de la bête à groin facilitait la découpe, et notre fourchette s’y enfonçait sans aucun doute.Les pommes de terre venues du Dauphiné, elles, demandaient seulement une mastique faite de respect. Ne vous inquiétez pas les filles, j’arrive vous prendre en bouche avec volupté. Mes compères ripailleurs gobichonnaient eux aussi avec l’ardeur d’un hardeur. Les polissons échangeaient leurs ADN avec aisance, se faisant goûter la sauce avec prestance. La gouaille de la salle couvrait heureusement nos bruits de bouche.

Plus la soirée était entamée, et plus nos voix portaient. Pour ce qui était de nos voies, elles étaient depuis longtemps toutes tracées. Notons la chance pour les porteurs de barbe dont je fais partie, de pouvoir ramener à la niche quelques résidus de ces gamelles se nommant paradis. Sur les coups de vingt-trois heures, l’asticot à tablier revenait à la charge nous signaler la présence de desserts ayant du sens. Si la faim était partie, la gourmandise ne connaît jamais de fin. Coquin de sort, nous projetions donc de rouler jusqu’à nos lits, avec comme au bowling, l’espérance de croiser quelques quilles.

Résumons, nous avions donc des copains, du vin, et de la mangeaille faisant du bien. Et comme dirait ce bon vieux Georges Croûter: ” what else? “

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